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Confinés à domicile par le covid-19, que nous reste-t-il pour maintenir le contact avec nos proches et faire un minimum de télétravail ? Les messageries instantanées bien sûr. WhatsApp, Messenger, Hangout, Telegram, FaceTime. Vous avez le choix… pour aller droit dans le mur ! Attention, danger.
De plus en plus de messageries
Ça ne date pas d’hier, et si vous vous souvenez de vos premiers sms, vous ne pouvez pas oublier ces malentendus qui vous ont valu de vous fâcher avec quelqu’un, juste parce que vous avez mal interprété une phrase, un message. Il y a des « va chercher le pain » qui marquent (ou bien d’autres phrases anodines, d’ailleurs) !
Au fur et à mesure du temps, ces messageries ont pris une importance majeure. Qui n’a jamais mené plusieurs conversations en même temps, avec des personnes différentes, sur des sujets tout aussi variés ? C’est souvent cocasse, si on ne se trompe pas d’interlocuteur. Et encore plus si on se trompe, en fait !
Alors confiné et bloqué chez soi, en pleine pandémie, le poids de ces usages augmente encore. Une étude révèle une augmentation de fréquentation des réseaux sociaux de plus de 60 %, et parmi ceux-ci, WhatsApp monte de 40 %. Vous en trouverez un résumé sur le site de Siècle Digital.
Une communication verbale très limitée
Sans entrer dans le détail , on doit distinguer la communication verbale de la communication non verbale. Ce qui caractérise la verbale sont : les mots (et les phrases), le ton qu’on emploie pour les dire, le volume de la voix et son timbre, le débit ou rythme de parole, et l’articulation.
Ça va peut-être vous surprendre, en théorie, un texto, un mail ou une lettre entrent dans la catégorie de la communication verbale. Un message instantané aussi, mais tous ces outils de comm ont une énorme limite : ils n’utilisent que les mots. En quelques sortes, écrire, c’est réduire de manière considérable la possibilité que l’on a de s’exprimer et de se faire comprendre aisément par l’autre. Pas de regard ni de sourire, pas de clin d’œil ni de main qui bougent pour faire comprendre la réalité de ce que l’on veut dire.
A ce stade de cet article, les littéraires, écrivains et poètes qui me lisent ont déjà piqué une poupée vaudou à mon effigie. Je continue donc, avant de sombrer dans le sommeil profond de l’envoûtement…
La pandémie augmente les risques d’incompréhension
Nous vivons une période extraordinairement complexe et totalement inconnue. On n’a d’ailleurs jamais vécu un truc comme ça. Le stress augmente chez une grande majorité d’entre nous, la peur est là, à certains moments de la journée. Le sommeil devient difficile. Nos humeurs changent. On se met en colère. Et on pourrait continuer comme ça un moment… Bien sûr, ce n’est pas le cas pour tout le monde, et ce n’est pas comme ça tout le temps. Toutefois, on constate qu’une majorité de gens sont concernés par ces descriptions. En tous cas, c’est mon cas, je dois vous l’avouer : je suis souvent « à fleur de peau ».
Les émotions sont toujours là, et la situation les rend plus puissantes, moins contrôlables. On peut dire que la charge émotionnelle augmente considérablement.
Comprendre et partager, un bon mode d’emploi
Si l’on se focalise uniquement sur les mots pour dire ce qui nous passe par la tête à l’instant T, on va passer à côté de cette part émotionnelle qui nous anime. Pour éviter les complications des réseaux sociaux, il faut donc prendre le temps de bien comprendre les émotions qui nous habitent. Quelles sont-elles, et pourquoi arrivent-elles maintenant ? Il faut parfois un peu de temps pour répondre à ces questions, ce que ne nous proposent pas les messageries instantanées.
Lorsqu’on a identifié ces émotions, on va pouvoir prendre les décisions qui s’imposent : certaines personnes sont indésirables, car elles vont vous enfoncer un peu plus dans la noirceur ? Repoussez les contacts ou reportez-les à plus tard, si vous ne pouvez pas faire autrement (dans le cas du télétravail, par exemple). Lorsque vous êtes en contact avec un proche, prenez le temps de lui décrire votre environnement avant de lancer une conversation instantanée. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? Que se passe-t-il chez vous ? Qu’est-ce qui vous a fait réagir ? Pensez toujours que l’autre n’est pas chez vous et encore moins dans votre tête.
Tout ceci prend un peu de temps, je vous le concède, cependant c’est le bon mode d’emploi pour éviter le danger des messageries instantanées. En plantant le décor de cette manière, vous limiterez considérablement le nombre de fois où surgit un phénomène nouveau et regrettable : l’engueulade instantanée.