Jeune garçon ennui

Ennuyez-vous !

Temps de lecture : 5 minutes

Comment gérer le regard des autres lorsqu’il n’y a plus les autres ?
Confinement oblige. Quelle hygiène de vie choisir lorsque l’on est bloqué à la maison ? Et si on mettait un peu de sérénité dans tout ça, ennuyez-vous !

C’est le printemps des injonctions !

Ça pousse sur chaque page web ouverte, dans chaque reportage télé. Et en avant pour le festival des choses qu’il faut faire : levez-vous comme si vous alliez travailler ! Habillez-vous ! Maquillez-vous ! Ne vous couchez pas trop tard ! Mangez moins ! Faites des exercices ! Lisez ! Applaudissez à 20 h au balcon ! Quelle pression…

Et si on faisait une pause ? Prenons de la hauteur pour y voir plus clair

Avec le confinement, le mois de mars 2020 vient d’entrer dans l’Histoire, comme le mois où une très grande partie de nos repères du quotidien se sont effondrés. Or, le cerveau humain est ainsi fait qu’il a besoin de repères pour retrouver des modes opératoires qu’il connaît.

Quand je suis dans telle situation, je fais d’abord comme cela, puis juste après, je fais ceci. C’est comme ça.

Mais quand il n’y a plus de situation, je fais comment ? C’est souvent là que la panique surgit. Nous étions dans les deux premières semaines du confinement : razzia sur les pâtes, bagarres pour du papier toilette. Mais le pire se passait dans les maisons et dans nos esprits : la panique ! Des pensées sombres, des sauts d’humeur, de l’irascibilité, des problèmes de sommeil, pour n’évoquer que les symptômes les plus acceptables. On comptera les femmes battues bien assez tôt (et les enfants et les hommes, aussi).

Car notre cerveau à besoin de nouveaux repères. Vite. Coûte que coûte. Alors on écoute les conseils et on les applique tant bien que mal. Et plutôt mal, car au bout du compte, la pression monte et s’ajoute à la situation générale déjà très anxiogène. Mais ça marche comme ça : nos habitudes et la routines créent des repères et si on les perd, il en faut d’autres, des nouveaux.

Alors que faire ?

Peut-être pourrions-nous changer notre regard sur la situation ? Les injonctions qui fleurissent, au lieu d’être prises comme des choses à faire, pourraient être perçues comme des suggestions. Des propositions dont certains pourraient s’emparer, si elles leur semblent profitables et que d’autres pourraient laisser de côté.

Vous avez besoin de vous lever avec le réveil et de vous habiller ? Okay. Vous pouvez même mettre votre joli tailleur, ou une cravate, si vous voulez. Faites des photos d’ailleurs, car vous êtes belle et beau. Et pour aller plus loin et parler d’image de soi, c’est par là !

Il est midi et vous êtes toujours en pyjama ? Depuis trois jours ? Ok aussi. Où est le problème ? Ça dérange qui ? Vous prendrez une douche un de ces jours, histoire de ne pas laisser les canalisations s’obstruer par un amas de calcaire, mais c’est tout ! En pyjama aussi, vous êtes beau et belle.

s'ennuyer
 

Vous avez pris du poids parce qu’une partie de votre alimentation s’appuie désormais sur les oursons à la guimauve et le saucisson ? De vous à nous, vous avez raison, c’est tellement bon ! Et après tout, ce n’est pas la première fois que cela vous arrive ? Vous savez bien que vous ferez un peu plus attention bientôt, pour revenir à un poids qui vous conviendra mieux. Ou pas, d’ailleurs, qu’est-ce que ça changera ?

Car l’un des avantages du confinement (et il y en a bien plus qu’on le croit), c’est ça : on peut faire ce que l’on veut chez soi, comme on le veut. Alors allons-y ! Ennuyez-vous !

Le regard des autres a disparu !

Les autres sont comme vous, confinés chez eux. Leur regard, les jugements dont nous avons si peur habituellement, ont disparu. Personne n’est là pour vous regarder de haut en bas et faire une grimace de désapprobation ou vous lancer une moquerie cinglante. Nous voici « libérés, délivrés… », même ! (bon ça, c’est juste pour le challenge de le placer dans cet article !).

Toutes les injonctions nous bloquent dans des normes, des habitudes que nous saisissons au vol et car nos cerveaux en recherchent pas mal en ce moment. Et si on n’y entre pas, nous culpabilisons : nous ne correspondons pas à « la norme ».

Par la force des choses, le monde vient de se restreindre à votre domicile. Vous avez donc le droit, au moins temporairement, de créer vos propres normes. De nouvelles habitudes, loin du regard des autres, pour trouver votre équilibre, et votre plaisir.

Ennuyez-vous ! La seule injonction qui vaille

Allez-y, ne faites rien ! Baillez aux corneilles ! En s’accordant ce temps de rien, ce temps pour rien, on crée un vide que nos esprits peuvent saisir pour inventer, créer et définir ces normes et cette routine nouvelle. Celle qui nous conviendra le mieux en ce moment. Il suffit de prendre pour exemple la vidéo d’Élisabeth TARENGHI pour comprendre que l’ennui est source de créativité, le lien est ici

N’aillons pas peur du vide, car c’est ici que commence notre Liberté, la vraie. Celle qui n’empiète pas sur celle des autres, puisqu’ils sont chez eux. Celle qui nous place dans notre propre univers, selon nos codes, nos envies, nos choix. Débarrassés de tout jugement. Ennuyez-vous !

Car vous êtes belle et beau et que vous êtes libres. Ça fait un peu peur au début, c’est vrai. Mais pour gérer cela, il suffit de transformer les injonctions en suggestions, puis choisir celles que l’on veut garder.

Et vous ? Vous êtes plutôt réveil/tailleur, ou pyjama grasse mat’ ? A vos commentaires, pour partager bonne humeur et suggestions qui serviront à tous…Et encore une dernière fois, ennuyez-vous !

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