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A l’évidence, la réponse est oui, la Covid nuit à mes relations ! Cette saloperie est en train de bien nous pourrir la vie et la communication en pâtit profondément. Mais sur ce site, on aime toujours décortiquer les mécanismes des relations entre les gens et force est de constater qu’on en a un peu besoin en ce moment. Décryptage…
Rappel des faits
Pour commencer, un virus se propage au cours de l’hiver, qui fait tousser Mémé dans les orties et quelques autres avec elle. Des morts à la dizaine et on se rassure en comparant la Covid à d’autres maladies et se disant que « c’est moins pire que si ça avait été plus grave ». Dont acte.
Pourtant, la maladie se répand et dans son sillage, la connerie humaine qui s’épanouit tellement dans ces boites de pétri que sont les réseaux sociaux et les supermarchés : racisme, peur de l’autre, complot et bientôt, entassement personnel irrépressible de rouleaux de PQ. Jusqu’au jeudi 12 mars 2020, jour où le Président Macron annonce la fermeture des écoles pour la semaine d’après. Puis le samedi à minuit, ce sont les bars, restaurants et commerces non alimentaires qui ferment. Le mardi 17, à midi, la France entre en confinement général. Oups… On n’avait jamais vu ça et ça devient moins drôle, tout à coup.
Zoom sur les semaines précédant le confinement :
Lavez vous les mains !
Restez à un mètre minimum de toute personne !
Ne vous embrassez plus !
Limitez toute réunion ou rassemblement !
Évitez les déplacements !
En revanche, les insultes à la gueule de celui que vous n’aimez pas semblent toujours possibles… Appliquées ou pas, ces consignes sont l’exact contraire des éléments de démarrage d’une bonne communication. En effet, notre culture française nous conduit systématiquement à ce salut qui initialise presque toutes nos communications. On commence par dire bonjour, tout simplement. Même ce collègue de boulot dont je tairai le nom (mais qui est un vrai con), je lui serre la main, c’est dire !
Il y a aussi, on l’a tous vu, les consignes de non propagation du virus mettent en pièce le démarrage de nos échanges. On s’est tous retrouvé un peu bête devant l’autre, vers qui on s’avance pour faire une habituelle bise, et qui nous pose un vent d’enfer en nous rappelant qu’on n’a plus le droit. « Ah oui, pardon, c’est vrai… », a-t-on répondu l’air hagard, en se demandant comment on allait remplacer ces gestes bien ancrés. Certains ont cherché à y mettre de l’humour, en inventant un nouveau salut, un touché du pied ou du coude (pas pratique), un salut vulcain 🖖pour les connaisseurs de Star Strek, que sais-je encore ? Mais la communication commençait mal, quoi !
Un peu plus près des étoiles…
(Désolé, ce titre de paragraphe est idiot, mais c’est souvent ce qui me vient en tête lorsque je pense à un phénomène qui augmente. Voilà ce qui arrive quand tu grandis dans les années 80…)
Juste après les consignes, est arrivé le confinement général. Presque de quoi nous faire regretter ces jours où on se faisait coucou à 2 mètres les uns des autres. Plus de déplacement, plus de réunion, plus de rencontre. Même plus la possibilité de croiser mon collègue (toujours anonyme) que je déteste tant. Rien. Chacun chez soi. Mesure de confinement général. Pouf, pouf !
Et sur cette situation extraordinaire que jamais nous n’aurions imaginée, s’ajoute le flot d’informations et de fake news qui entretient très largement un climat naissant de suspicion. A qui la faute ? A qui profite le crime ? Pourquoi n’ai-je plus le droit de sortir, alors même que le printemps est là ? Les tensions démarrent. Deux jours à la maison, et nous voilà comme des lions en cage. Essayez donc de faire du télétravail avec les enfants en bas âge qui vous tournent autour ! La méfiance générale monte et le stress arrive. Sournoisement, en profondeur, il naît et se développe en chacun d’entre nous.
Toutes les relations devant la Covid sont mises à mal. D’abord avec nos proches, ceux avec qui nous partageons le lieu de confinement, mais aussi avec ceux que nous appelons pour s’enquérir de quelques nouvelles. Leurs propos sont parfois irrationnels ou choquants, et on leur dit : « Non, tu ne devrais pas aller à la pêche ! », « Mais pourquoi as-tu racheté 2 kg de pâtes, tu m’as dit hier que tu en avais 1 paquet ? ». Ensuite avec nos congénères : tensions dans la queue au supermarché, évitement sur le trottoir si vous sortez prendre l’air. Et personne n’a encore toussé face à vous…
Et on fait quoi, avec tout ça ?
Arrêtons la liste de tout ce qui ne va pas, voulez-vous ? On vit tous ces situations, alors inutile de les décrire plus encore.
Cet article sert à quoi ?
Eh bien comme toujours sur ce site, on cherche à partager des éléments pour comprendre comment fonctionnent nos relations vis à vis de la Covid. Une fois le truc pigé, il convient à chacun d’agir comme chacun le souhaite pour développer au mieux sa communication avec les autres. Ou pas, puisque rien ne nous y oblige, et qu’il est toujours possible de rester ermite, emmerdeur ou vieux réac (qualificatifs déclinables au féminin, je vous rassure). Mais on le fera alors par choix, et non plus dans l’ignorance ! C’est mieux.
Partant du principe que l’on agit toujours mieux lorsque l’on comprend ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et quelles en seront les conséquences, reprenons les choses par leur base, voulez-vous ?
Le lien est rompu
Plus de toucher, plus de contact, plus de visite, plus de travail… Nous sommes obligés de rompre les liens qui nous unissent. Bien sûr, pas les liens d’amour ni d’amitié, non ; ces liens là sont des sentiments, et même la mort ne les rompt pas. On parle ici des liens de communication.
En effet, pour pouvoir communiquer, transmettre un message et mettre en commun des choses, tout être vivant doit d’abord mettre en place un lien avec l’autre. Chez l’être humain contemporain et occidental, il s’agira souvent d’une poignée de main à Jean-Kévin, d’une bise à Tante Mauricette ou d’un signe de la main à son voisin. De quoi démarrer quelque chose du genre « tu es là, devant moi, je te reconnais, et attention, je vais partager un truc avec toi ». Une fois fait, on peut alors envoyer le vrai message, ce que l’on a à partager et à dire à l’autre. C’est en quelque sorte le réglage de la fréquence radio. Si vous parlez avant d’avoir bien réglé la fréquence, il y a des chances pour que le récepteur rate votre message, ou n’entende que la fin, ce qui n’aurait aucun sens.
LA P.N.L., vous connaissez ?
La P.N.L. (Programmation Neuro Linguistique) s’appuie considérablement sur cette base de la communication. On appelle ça créer le rapport. Dans leur livre « L’art de conclure une vente avec la PNL » les PNListes (si, si, c’est comme ça qu’on dit) québécois Catherine AYMARD (psychologue) et Jean LAPLANTE (analyste et coach) écrivent que le rapport, c’est instaurer un climat de confiance avec son interlocuteur, une sensation de connexion avec l’autre, un état d’empathie, un sentiment de mutualité, une sensation de confiance créée en dirigeant le rapport (chapitre 4, p. 138). Ils écrivent aussi une phrase courte, que je sors volontairement du contexte, mais qui reste efficace et claire : « Finalement, être flexible ! ». La P.N.L. est un sujet passionnant, et incontournable, pour améliorer ses relations.
Soyez flexibles !
Sans les consignes de non propagation, sans le confinement, tout était facile, simple et habituel. On n’y faisait même pas attention. Mais aujourd’hui, et temporairement je le souhaite, la donne a changé. Alors soyez flexibles ! Trouvez les nouveaux moyens de créer le rapport. Devenez créatifs et ingénieux, trouvez la meilleure façon de développer un lien avec l’autre, en vue d’un échange et d’un partage.
On voit d’ailleurs, ici ou là, des initiatives amusantes et originales. Elles sont pourtant loin d’être anecdotiques, et s’appuient sur l’inconscient de chaque être humain, qui ne peut vivre seul et sans contact avec l’autre. Un « window tennis » avec son voisin, un DJ amateur qui sort sa sono sur son balcon et fait chanter tout le quartier, des italiens qui chantent au balcon… Tout est bon pour générer du « commun ». Observez votre environnement, et laissez faire l’enfant qui est en vous. Celui qui joue et qui crée, celui qui ose. Celui qui a confiance. Allez-y !
Le jeu est d’ailleurs un excellent levier pour créer du « commun » et développer ses relations (face à la Covid). En famille, entre amis, entre collègues de travail à la pause déjeuner, même (si, si !), les jeux de société sont à redécouvrir, si tant est que l’on soit prêt à sortir des sentiers battus et des classiques barbants que l’on a tous dans nos placards. Pour y réfléchir, vous pourriez vous pencher sur la lecture de cet article de Claire Balthazard sur notre site : Jeux de société : .
La confiance, clé de voûte de la lutte contre la Covid
Oui, il va falloir oser, car malgré les gestes de non propagation du virus, malgré la méfiance et les tensions, il va falloir développer notre confiance. Si le virus ne passe pas d’une personne à l’autre lorsque l’on respecte les consignes, alors nous disposons d’un champ de communication immense. Imaginez le nombre de conversations et de rencontres possibles, dans les escaliers de nos immeubles, dans les jardins de nos maisons mitoyennes…
A bonne distance, pour faire la nique au coronavirus, et bien assez proche, pour découvrir une personne que l’on n’avait finalement jamais pris le temps de rencontrer avant.
En somme, ayons confiance en nous, en nos capacités à générer une communication positive, même en de telles circonstances. Ayons confiance en l’autre, qui a peut-être en lui de quoi nous éclairer, nous faire grandir, ou juste nous divertir, quelques minutes.
De toute évidence, le reste n’est qu’une histoire de recettes de cuisine, de jeux de société et de quelques bouquins… Et qui sait si cette crise ne modifiera pas positivement et durablement nos relations face à la Covid ? Il ne tient qu’à nous de faire de ce défi une opportunité.
Alors dîtes-moi, c’est quoi, vos démarches originales à vous ? Partagez-les auprès de tous nos lecteurs, dans les commentaires de cet article. Moi, je suis invité ce soir à l’apéritif. Ma compagne emmène le vin, sa maman emmène les glaçons, et sa sœur s’occupe des gâteaux d’apéro. On a rendez-vous sur WhatsApp en vidéo !
Bonjour,
Chez nous se sont déjà mis en place WApéro et autres réunions virtuelles avec famille, amis, etc…
Sessions de jeux de société à distance notamment entre les enfants et leurs grands-parents.
Et sans doute encore pleins d’initiatives à venir!
Nous sommes 3, mon fils 27 ans, mon mari et moi-même.
Nous suivons scrupuleusement les consignes et dans un 40 m2 même avec extérieur, ce n’est pas faclise.
Le côté psitif: on se redécrouvre dans les conversations, mon fils nous apporte beaucoup par sa positivité.
Nous faisons des apérosweb, du fitness que je redécouvre.
Il y aura un avant et un après.
Prenez tous soin de vous.
Véronique
Ah les apérowebs… Quelle idée drôle et positive 🙂
Les recettes de cuisine qu’on n’a jamais osé sont sympas, aussi. Moi, je vais m’essayer à faire mon propre pain (ça promet !). Quant à l’avant et l’après, profitons du maintenant pour écrire un nouveau demain. Le jour où le confinement sera fini, si nous reprenons le boulot sans y avoir penser, l’après sera comme l’avant et nous aurons rater le coche.
Restez positive, Véronique. Et merci pour votre partage de vie 😉
Même en télétravail, se programmer une réunion « pause café » pour prendre des nouvelles des uns et des autres et surtout garder du lien.
La Communication Digitale vient au devant de la scène, et tant mieux !!!
Bonne idée : Apéroweb !!
C’est vrai, Ankhinoé, le télétravail doit être anticipé, et structuré. Y compris pour une pause café. J’ai eu la chance de rencontré Rémi Raher, lors de la 1ère édition des Re-Stars Awards à Paris, et voici ce qu’il écrit sur cette façon de bosser : https://www.forbes.fr/management/comment-eviter-la-solitude-lorsque-vous-teletravaillez/?cn-reloaded=1
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