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Ou comment les émotions nous guident dans nos défis
Peu importe votre âge, je suis convaincu que vous vous souvenez du jour de votre rentrée scolaire en sixième. Quelles ont été les émotions qui vous ont traversé ? Quelle a été l’intensité de votre peur ? Aviez-vous confiance ? Et comment cela s’est-il traduit ? Permettez-moi de partager avec vous quelques émotions qui m’ont été données de vivre ces derniers temps. Parce qu’écrire un livre, c’est comme faire sa rentrée en sixième.
Mais d’abord, pourquoi écrire ? C’est vrai, quelle idée de devenir auteur d’un livre… C’est assez difficile à dire avec précision, mais les choses se sont mises en place sans même que je m’en rende compte, il y a sept ans. À ce moment de ma vie, j’éprouvais un besoin très fort de créativité. Vous savez, ces moments (peut-être assez rares si comme moi, vous n’êtes pas un artiste) où vous sentez que vous devez faire quelque chose, que vous devez créer un truc. Mais voilà, moi, à part créer un bœuf bourguignon ou des confitures de temps en temps, c’est à peu près tout… Écrire un ouvrage, ça semblait inaccessible.
Alors ça m’a pris comme ça, l’espace d’un été, en 2017. Il fallait que je me lance. Et je peux vous assurer que la lancée ne m’a pas emmené très loin ! Je me suis dit un bon matin : « allez tiens, je vais écrire un livre. Un roman ». Et je n’ai pas écrit une seule ligne, un traître mot, de la moindre fiction. Alors le lendemain matin, je me suis dit : « qu’à cela ne tienne, je vais écrire un bouquin en lien avec mon boulot ». Et à nouveau, je me suis retrouvé face à la page blanche. Pourtant, quelque chose devait sortir, je le sentais en moi. Et ce, alors même que je n’ai rien d’un écrivain, et que je n’ai pas de compétences littéraires. Comment développer une méthode d’écriture ? Disons juste que je suis bien meilleur en français qu’en maths, si je me souviens bien de mes notes de sixième (et d’après) ! Je n’ai pas de mal à trouver mes mots quand je parle ou quand j’écris, mais c’est à peu près tout.
Au fur et à mesure des saisons de pages blanches, avec cette idée qui restait présente en moi, mon envie d’écrire faisait surface régulièrement, et avec elle, mon incapacité à le faire me renvoyait de plus en plus souvent à des idées sombres. En effet, vouloir écrire est une chose, réussir à le faire en est une autre. Et le décalage entre les deux a commencé à me faire douter de mes qualités d’auteur. Étais-je un doux rêveur ? Un incompétent fini ? Les deux, peut-être ? Quoi qu’il en soit, ne pas réussir à réaliser tout cela me renvoyait une image de moi-même bien négative. Émotion. Peur. Dévalorisation personnelle. Loser.
Alors, je me suis pris en main !
Non, pas du tout, en fait. Je n’ai rien pris en main du tout. À force de voir que rien n’avançait, mais que mon idée était toujours là, j’ai juste modifié mon objectif : plutôt que d’écrire un manuscrit, je me suis dit pour commencer, je pouvais écrire des choses plus courtes. Et l’idée de quelques articles sur Internet est arrivée. L’avantage des articles, c’est que je pouvais les thématiser, et l’avantage d’Internet, c’est que je pouvais suivre leur taux de lecture, pour finir probablement par écrire tout un livre sur le thème que les internautes auraient le plus apprécié. Pas con comme idée…
J’ai alors créé un premier site Internet sous la forme d’un blog dont le nom était Améliorer Ses Relations. Progressivement, pour que les internautes puissent trouver facilement mes articles, je me suis penché sur le référencement naturel et toutes les techniques qui s’y afférent. Malgré le financement de deux formations en marketing digital, force était alors de constater ma très faible appétence pour la chose technique et le développement sur le web. Semi-échec, dévalorisation. Loser.
C’est alors que je me suis souvenu que je disposais de quelques appuis parmi mes connaissances et mes relations. J’ai donc sollicité Mathieu puis Claire, qui tour à tour ont pris en main l’aspect technique de ce site web. Je leur adresse ici toute ma gratitude pour le temps qui m’ont accordé et qui a largement contribué à être celui que je suis aujourd’hui. Ce sont donc mes relations avec d’autres personnes qui m’ont permis d’avancer dans ce projet. Émotion joie. Échanges et partages. Collaboration.
Mais le projet web est devenu progressivement limitant et aliénant. J’ai donc mis fin à ce site, mais j’ai toutefois gardé une grande partie des articles dans la page blog de mon actuel site (celui où vous êtes maintenant). Claire a choisi de rester à mes côtés pour m’épauler techniquement, Mathieu n’avait plus le temps, famille oblige. Émotion de joie. Libération. Constat du nombre d’articles écrits. Valorisation. Soutien.
Une simple phrase qui a tout changé
Lors d’une formation que j’ai eu le plaisir d’animer à Lyon, j’ai eu l’occasion de partager mon besoin d’écriture avec le groupe que nous formions. Et l’un des stagiaires a eu en réponse une phrase simple. Il m’a dit « Ben voilà, tu le tiens ton sujet de bouquin. L’assertivité. Tu nous l’as tellement bien expliqué que c’est là-dessus que tu pourrais plancher ». Je n’ai plus son nom de famille ni ses coordonnées pour le remercier, mais j’espère qu’il lira cet article, ou qu’on lui transmettra. Il se prénomme Michael et travaille sur Clermont-Ferrand. Je lui dois cette simple phrase qui a tout changé, ce « peu qui manque », et qui déclenche tout. Émotion joie. Rencontres.
Alors, je me suis repris en main !
Et pour de bon cette fois-ci ! En constatant le volume total de ces articles réalisés, j’ai senti qu’il était possible de me lancer dans l’écriture d’un livre. Oh, bien sûr, je n’allais pas faire 12 volumes reliés cuir, mais ce n’était pas mon intention non plus, donc, allons-y ! J’ai pris mon temps, j’ai utilisé la dictée vocale de mon téléphone pour aller plus vite, puis mon Bescherelle pour corriger les horreurs que ces outils nous font écrire. Les choses se sont mises en place progressivement. Émotions joie. Mesure du travail qui s’accomplit et un objectif qui se rapproche. Confiance. J’avais réfléchi au thème de la confiance en soi, il y a quelque temps, et j’avais rédigé un article là-dessus, vous pouvez y accéder par ce lien.
En écrivant cet article, j’ai l’impression d’être comme un adolescent qui écrit trois lignes dans son journal intime, pour livrer ce qu’il ressent. C’est à ça que cet article ressemble, mais avec la ferme intention de le partager avec vous, et de flécher lors de chacune des grandes étapes de ce processus les différentes émotions que j’ai eu à vivre, et que je vis encore. À quelque temps seulement de la sortie officielle du bouquin, tout en reprenant les dernières corrections et une ultime (mais sûrement 1285ᵉ) relecture, les émotions qui reviennent tournent autour de l’émotion initiale du projet, la peur. La peur d’être jugé, celle d’être critiqué, la crainte de n’être pas compris ni aimé en tant qu’auteur. L’anxiété face à l’idée que personne ne s’intéresse à ce que j’ai écrit. Bref, la peur, la frousse, le trac…
Ma relation à l’autre, unique chemin vers la confiance
Mon livre va paraître et je retrouve cette émotion peur qui me traversait au tout début, il y a sept ans maintenant. Mais une autre émotion vient s’ajouter à celle-ci désormais : la joie. Elle est arrivée par vagues successives. Timide et hésitante, venant puis disparaissant au gré de mes déconvenues et du travail fourni. Tout au long de ce processus de création, les périodes où la joie s’est invitée à ma table ont été celles de mes rencontres. Seul, je n’aurais jamais trouvé l’inspiration, l’énergie et la confiance pour pouvoir passer à l’étape suivante. La grande leçon de cette expérience initiatique et donc celle-ci :
Quelles que soient nos émotions négatives (peur, colère, tristesse, dégoût…), le plaisir et la joie nous permettent d’avancer vers nos objectifs. Et c’est en rencontrant les Autres que nous remettons régulièrement une bûche dans la cheminée de nos projets.
Je vous souhaite des Rencontres. Je vous souhaite des Autres. Je vous souhaite une intelligence émotionnelle et relationnelle qui vous conduira vers la réalisation de vos projets. Ceux-ci n’ont pas besoin d’être gigantesques ni remarquables, il suffit qu’ils vous appartiennent et qu’ils vous satisfassent pour que le plaisir et la confiance se développent. Mon livre a pour titre « L’Assertivité et contraires, tout comprendre des relations », et sera disponible bientôt, en version numérique ou papier, malgré ma peur et pour ma plus grande joie.