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Oubliez les bonnes résolutions !

Temps de lecture : 5 minutes

Chaque Nouvelle Année, même confinés ou bloqués par le couvre-feu, le changement d’année est l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Par exemple, certains décideront enfin de ne plus mettre d’arbre magique puant dans leur voiture. Ou encore, d’autres choisiront de reprendre leurs bonnes résolutions de l’an passé, puisqu’elles étaient restées au stade des bonnes-résolutions-qu’on-garde-dans-les-cartons.

Les bonnes résolutions à la con

Arrêt du tabac, nouveau régime alimentaire pour perdre nos kilos en trop, 123ème reprise du sport mais cette fois c’est sûr, on le fait… Tout est bon, bravo, félicitations, et après ?

Rien. On arrêtera de fumer, oui, mais bon, il reste 4 paquets à finir, alors demain, j’arrête. Enfin, dans 10 jours. Pour le régime, on passe l’Epiphanie (ben oui, la galette, quand même…) et on y va. Et puis, ça va avec le sport : plus de clop, fini les raclettes, et remets tes baskets.

Bilan des bonnes résolutions : on arrive au froid de l’hiver, ou au début du printemps, lorsqu’il pleut beaucoup et qu’on n’a pas encore la lumière solaire pour recharger nos batteries morales et l’on constate l’étendue de nos échecs. Notre incapacité à tenir des objectifs que nous nous étions fixés il y a quelques semaines encore. Bon sang qu’il va être dur, ce printemps…

Mais comment faire ?

Eh bien en laissant tomber les bonnes résolutions à la con ! Regardons les choses en face : ça fait des lustres que nous essayons d’arrêter de fumer. On a tenté 3 régimes différents, dont 2 abandonnés en cours de route, et un qui a marché genre 6 mois. Quant au sport, n’en parlons pas, entre les obligations de famille et le travail, c’est illusoire d’imaginer pouvoir en refaire avant longtemps. Se fixer des objectifs impossibles à atteindre, c’est cultiver son goût pour l’échec.

Toutefois, il faut dire qu’on aime tous ça : depuis l’école, on passe notre temps à se comparer et à s’évaluer les uns par rapport aux autres. Si j’ai une mauvaise note, je suis dans l’échec. Mais si j’ai une bonne note, je deviens meilleur que les autres, qui à leur tour, sont en échec. Et on s’étonne d’avoir des ados en crise, et des adultes pas bien dans leur tête… A se charger de ces échecs post foie gras du réveillon, on va cumuler en soi une espèce d’énergie négative, faite de frustrations, de déceptions et de dévalorisations. Sans même en avoir conscience, nous allons progressivement, assombrir notre relation à nous-même et aux autres. Que vont donc devenir nos idées, nos échanges avec les autres ? Dans quelles mesures cette énergie négative va influencer notre vision du monde ?

Et si on essayait la bonne non-résolution ?

Imaginez quelques instants l’idée qu’en ces premiers jours d’une année toute neuve, votre seule bonne résolution soit celle de n’en prendre aucune. Et si on était nous-même ? Pas de résolution à la noix. Pas d’engagement stupide et sans importance. Tant pis pour le gras ici, la cellulite plus bas. Nous sommes comme nous sommes et les photos des magasines sont retouchées sur Photoshop.

On passe notre temps à baver devant des images de gens très beaux, très riches, aux vies merveilleuses et enviables. Nous utilisons la télévision et les réseaux sociaux comme des vecteurs d’images qui appuient encore un peu plus sur nos propres échecs.

Et je ne parle même pas de ces starlettes cathodiques ou facebookiennes. Mais juste de tous vos amis du même réseau. Ceux-là même qui postent innocemment une photo d’une mer turquoise, alors que nous sommes au boulot, sous la pluie et à découvert à la banque. L’histoire ne nous dit pas comme ils en ont bavé pour économiser pour ce voyage. Nous n’avons que la photo, qui nous laisse penser que nous, on n’y a pas droit.

Restez-vous même

En vérité, restez vous-même. Vous êtes tellement beau / belle, iconique et inspirant pour vos proches. Vous l’êtes aussi pour vos enfants et votre conjoint. Ainsi que pour vos amis ou ce collègue de travail à qui vous avez accordé, pour de vrai, un peu de votre temps, à l’écouter et peut-être à le conseiller parce qu’il vous l’a demandé.

Prenons pleinement conscience de notre valeur, celle dont la vie nous enrichie et sur laquelle nous nous appuyons pour avancer, pour prendre de la bouteille et acquérir un savoir. De même que ce savoir n’a de sens que si nous le partageons. Et ce partage, cette transmission, ne peut se faire que très loin de toute énergie négative qui parasite notre vision du monde. Évitons donc de nous mettre en situation d’échec avec de fausses bonnes résolutions et gardons en tête la valeur de nous-même. Alors, c’est certain, l’année sera bonne, car partagée en vrai.

Une petite technique

Et si vraiment, mais vraiment, notre silhouette nous ennuie et que la clope doit sortir de notre vie, alors d’accord, allons-y ! Prenons une bonne résolution. Mais faisons ça bien, s’il vous plait. Soyons malins. Fixons-nous des objectifs réfléchis et structurés que nous allons pouvoir atteindre.

Ainsi pour alimenter notre année d’actions positives, ils maintiendrons notre confiance en nous à un niveau suffisant pour affronter tous les échecs et les difficultés que la vie se charge régulièrement et merveilleusement bien, de nous envoyer dans la figure.

Les objectifs M.A.L.I.N.S. sont  :

  • Mesurables : avec des points précis et des indicateurs, pour comparer et mesurer le chemin parcouru
  • Atteignables ou Acceptables : devenir astronaute cette année sera peut-être difficile
  • Limités : dans le temps et dans l’espace
  • Identifiables : parlons d’objectifs clairs, c’est déjà bien assez dur comme ça
  • Négociables : visons la Lune, si on se rate, on finira sûrement dans les étoiles
  • Simples : car pour atteindre le haut de l’escalier, il faut d’abord commencer par sa première marche.

Pour plus d’informations, je vous invite à voir cette petite animation par Martial GRENOUILLET. C’est simple, orienté management, certes (on y parle de collaborateurs), mais ça marche aussi pour soi.

Dernier petit point, c’est la même chose que les objectifs SMART mais en acronyme anglosaxon. Peut-être les avez-vous déjà croisés dans une réunion ou une présentation de votre chef ou RH, n’est-il pas ? Je vous propose d’aller plus loin avec Julien, un Suisse bien dans ses baskets.

Un commentaire à partager ?

Finalement, ces bonnes résolutions, vous en faites quoi ? Racontez-nous : laquelle était vraiment un échec total ? Laquelle a été récemment une vraie belle réussite ? Comment avez-vous fait pour atteindre votre objectif ? Commentez cet article, et partageons nos expériences.

8 réflexions sur “Oubliez les bonnes résolutions !”

  1. Les bonnes résolutions, ben je n’en fais jamais aucune…. et le peu de fois que je le fais, je m’y tiens la moitié du temps, je remarque. Mais une chose est certaine, c’est que le bon moment, c’est toujours là, tout de suite. Ben oui, si c’est la semaine prochaine, c’est que la motivation n’y est pas. Après en effet, le but doit être réalisable. Et tout est réalisable. Presque…

  2. Bravo olivier. L’année dernière j’avais pris comme resolution d’arrêter de fumer(décès d’un proche.gros fumeur) sans me fixer d’objectif, il y a eu des rechutes, j’ai compensé par la cigarette électronique, quoi ? Oui et alors ? Cette année aucunes résolutions, ah si pardon, profiter de la vie, j’ai pris 10 kilos, mais finalement ces petites rondeurs me vont pas trop mal….
    Merci olivier encore pour ton article, je ne culpabiliserais pas de ne pas avoir pris de bonnes resolutions…

    1. Ah… les kilos en trop… Quel plaie ! Homme ou femme, on est tous logés à la même enseigne, hélas. Mais lors d’une formation que j’animais l’an dernier, quelqu’un m’a dit que les rondeurs du corps ressemblaient à celles de l’esprit, et que pour vivre heureux, il valait mieux un esprit aux angles arrondis. J’avais bien aimé… 🙂

  3. Je ne prends pas de « bonnes résolutions » mais j’ai des objectifs de vie que je réalise sans dead line. En 2019, j’ai réalisé mon rêve de faire partie d’une chorale et chanter des chansons de Noel. Fait.
    Et faire de la Zumba. fait (même si j’ai du arrêté au bout de 3 mois car le niveau était devenu trop haut pour moi).
    2018, c’était d’être propriétaire, d’impacter mon territoire.
    Dans les 5 ans, j’aimerais aller au Japon, et avant, juste partir en vacances pour de vrai :p

    1. Tiens, j’aime bien l’idée : des objectifs, mais pas de pression. Finalement, en suivant ton idée, ce ne serait pas tant les bonnes résolutions qui seraient néfastes, mais plus la pression qu’on se colle. A garder en tête…

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