Larmes de femme

Face à la déprime

Temps de lecture : 6 minutes

Tomber en déprime n’est pas anodin, et peut avoir de lourdes conséquences, pour soi et pour ses proches. Il n’existe pas réellement de solution miracle, et chacun doit trouver sa manière d’en sortir. Mais bien souvent, une personne extérieure peut porter un regard bienveillant, suggérer quelque chose, proposer une aide. Si vous avez 5 minutes, et envie de lire cet article, je vous propose de partager une expérience que j’ai vécu, et la réflexion qu’elle m’a inspiré. Allez zou !

Un état dépressif vous tombe dessus comme ça

J’ai repris contact avec un de mes amis, tout récemment. On se voyait beaucoup, on s’appelait aussi, mais vous voyez bien : confinement, puis changement de maison, travaux, plâtre, déménagement, plâtre encore, cartons, plâtre (parce que j’aime bien)… Après une longue conversation pour échanger les nouvelles, Jacques – en fait il s’appelle Marcel, mais je l’appellerai Jacques pour préserver son anonymat – Jacques, donc, me livre qu’il est en dépression depuis quelques temps. Conversation classique, presque banale, et situation vécue par bon nombre d’entre nous, n’est-ce pas ? Pourtant, ce déjà vu m’a réveillé tôt le matin suivant, ça m’avait mis le cerveau en route. Ça faisait longtemps  🙂

Un décor qui vous ressemble peut-être

Jacques a la trentaine, il est marié depuis un an. Avec sa super-femme, ils ont une maison toute bien sortie de terre depuis 3-4 ans, et une adorable petite fille qui fait leur bonheur et quelques conneries, qu’il est d’usage de réaliser lorsqu’on a 2 ans. Jacques est banquier, statut cadre, et dans un domaine bien spécifique où il me donne l’impression d’être plutôt bon et à fond dans son truc. Jeune parent, jeune propriétaire, bosseur, voilà pour le décor.

Mais bon, Jacques nous fait une petite dépression, LA p’tite déprime ! On parlera d’ailleurs plutôt d’un état dépressif plutôt que d’une réelle dépression. Dans la conversation, il me livre ça et me décrit pêle-mêle les raisons (toutes entendables) de son état : leur petite est tombée et s’est blessée légèrement, mais ils ont eu vraiment peur, la maison n’est pas si parfaite que sur le papier alors qu’elle est toute neuve, et il va falloir sortir 400 euros pour la chaudière alors qu’elle est encore sous garantie, et puis au boulot, c’est très, très tendu (tu m’étonnes !).

Les problèmes de Jacques ne font pas partie de lui mais de son environnement extérieur, on les appelle des facteurs exogènes. Comme lui, nous y sommes tous confrontés au quotidien et ils arrivent toujours au mauvais moment. On les appelle aussi des « stresseurs ».

Quel que soit leur nom, on les prend en pleine poire de la même manière !

Et Jacques me livre ensuite les solutions pour que son état s’améliore. C’est ici que ça commence à devenir intéressant :

  • Vivement qu’au boulot, ça se calme un peu et que ça aille mieux…
  • Pour la maison, on va attendre encore 5-6 ans, et on va la vendre…
  • Pour la petite, finalement, ce n’est pas grave mais on espère qu’elle ne se blessera plus…

J’admire Jacques pour sa capacité à prendre conscience de son état actuel et à le partager avec moi. Mais à l’écoute des solutions qu’il envisage, je comprends qu’il va rester comme ça encore un moment avec sa p’tite déprime !

Reprendre le lead !

Relisez bien le paragraphe du dessus, vous verrez qu’aucune des solutions qu’évoque Jacques ne dépend de lui. Un peu comme s’il roulait dans une voiture sans volant.

  • Que ça aille mieux au boulot… mais bien sûr…
  • Qu’ils vendent la maison… Jolie fuite face au problème, mais chaque maison a son lot d’imperfections, on le sait bien.
  • Et pour protéger leur fille (rêve de tout parent normalement constitué), il faudrait l’enrouler dans du plastique à bulles !

Comme les problèmes de Jacques viennent de l’extérieur, il base la fin de sa déprime sur l’arrêt de ces facteurs exogènes. Disparition des stresseurs. Hopopop !

Il existe pourtant éléments qui peuvent tout changer, et ceux-là sont à l’intérieur de Jacques (et de chacun d’entre nous, ça tombe bien) : ce sont les facteurs endogènes. Pour faire simple, il s’agit de notre perception des choses.

Tout n’est qu’une question de référentiel !

La vie nous apprend à placer ce qui nous arrive sur l’échelle du bien et du mal : ça j’aime, ça j’aime pas ! Mais avec le temps et selon nos éducation, nos principes sont parfois trop rigides, et notre référentiel se durcit.

Regardez la propreté dans les maisons : certaines ont quelques toiles d’araignées au plafond, et les lits ne sont pas faits tous les matins ; tandis que d’autres sont nickel-chrome en permanence, tu pourrais manger par terre ! C’est une question de référentiel. Chacun fait comme il veut, mais il en faut du temps et de l’énergie pour faire de la maison une photo de magazine !

Par cet exemple, je dis juste que l’on peut parfois mettre en perspective son référentiel, ses principes, avant qu’ils ne deviennent un carcan. Reprenez votre propre échelle du bien et du mal, et faites péter quelques verrous ! Vous changerez votre perception des choses, et ça changera tout. Ce qui ne vous obligera pas à vendre votre aspirateur pour autant.

En résumé, le truc c’est :

D’admettre qu’un état dépressif est une alerte, un signal d’alarme sonore, lumineux et souvent douloureux pour dire stop ! Si vous en tenez compte, vous éviterez de vous enfoncer, et de faire des dégâts plus importants. Il faut agir !

Mais en de pareilles situations, on se concentre un peu trop sur l’alarme. Or, c’est l’arbre qui cache la forêt. Elle sonne parce que quelque chose s’est passé avant, qu’il faut arrêter maintenant. Et c’est là-dessus qu’on peut bosser ! Il faut trouver et comprendre ce qui ne marchait pas (ou mal), puis le modifier, si l’on ne veut pas plonger trop bas.

Ne cherchez pas à changer des choses sur lesquelles vous n’avez pas la main (ces fameux facteurs exogènes), mais travaillez plutôt sur la perception que vous en avez. Le ménage n’est pas fait et il y a des miettes de pain sous la table ? D’accord, on ne passera dans Arts & Décoration cette semaine, mais que de fous rire à table, ce weekend… Changer sa façon de percevoir le monde et les facteurs exogènes peut vous rendre joyeux lorsque la maison est en vrac.

J’ai eu un fou rire en lisant que le sapin de noël pouvait être au milieu du salon le 15 avril, dans l’article paru sur un blog que je viens de découvrir et que je vous recommande : Les fabuleuses au foyer,.

Enfin, il est intéressant de noter la différence entre une dépression et un état dépressif ou déprime. La première est durable et profonde, on la qualifie de maladie, avec des symptômes, tandis que l’état dépressif n’est que passager. Le Pr Antoine PELISSOLO résume très bien cette différence dans sa vidéo .

Et vous ? Vous avez eu aussi un « p’tit coup d’mou », cet état dépressif  cette p’tite déprime dans lequel se trouve Jacques ? Vous l’avez géré comment ? Partagez nous un morceau de votre histoire, vous n’imaginez pas comme votre témoignage pourrait éclairer certains d’entre nous…

N’oubliez pas non plus, de lire notre article sur l’image de soi  pour connaître l’image que vous avez de vous.

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